Éditorial du Dimanche 21 Mars 2025
- igignoux
- 18 mars
- 2 min de lecture
" Covid plus Cinq "
Il y a cinq ans, le 17 mars 2020, l’Etat français ordonnait aux citoyens de se confiner. Un mal jusque-là inconnu, nommé Covid 19, frappait le pays. Des mesures de protection étaient prises, auxquelles il ne fallait pas déroger sous peine d’amende : défense de sortir de chez soi plus d’une heure, et sans s’éloigner de plus d’un kilomètre de son domicile ; achats limités aux provisions de bouche ; interdiction des réunions culturelles et cultuelles ; fermeture de tous les lieux de convivialité ; travail à distance ; port de masques… J’en oublie san doute, mais nous nous rappelons tous que la liste des interdits était longue.
Pour certaines professions, ce fut catastrophique : un de mes amis, danseur de son métier, a dû cesser toute activité et s’est retrouvé dans la misère. Pour tous, le confinement obligea à se réfugier dans sa bulle. Cinq ans après, qu’avons-nous appris ?
Nous aurions pu apprendre que, une fois le gros de la pandémie terminé, vivre dans sa bulle est nocif. Les humains sont faits pour entrer en relation et, si possible, avec des personnes différentes d’eux. Les différences font partie de la beauté du monde. J’ai beaucoup à apprendre de celui qui ne me ressemble pas. Les portes fermées pendant les mois du confinement auraient mérité de s’ouvrir à deux battants ! Or, que s’est-il passé ? Nous avons continué de cultiver l’entre-soi, de façon plus fermée qu’avant la pandémie. L’étranger ou le migrant est devenu un ennemi en de nombreux endroits de la planète.
Nous aurions pu nous réjouir de jouir à nouveau de la nature et des merveilles de la création. Un beau paysage révèle la splendeur de l’œuvre divine. Les animaux qui hantent les bords des fleuves et les pentes des montagnes sont un cadeau qui m’est accordé pour m’ouvrir à la contemplation et apprécier la valeur de la vie. Or, les écrans ont continué de proliférer et me renvoient en permanence des images qui me ressemblent.
Si nous étions assez grandement logés, nous aurions pu apprendre la valeur du silence et de la méditation. Or, l’environnement est de plus en plus bruyant. Les voitures et les motos pétaradent, il y a partout une musique de fond censée favoriser le calme mais qui, finalement bloque la réflexion.
Sans compter que, au plan international, des peuples qui ont été confinés comme les autres ont entrepris des guerres meurtrières. Des chefs d’Etat sont prêts à déplacer des centaines de milliers de personnes. D’autres – ou les mêmes – veulent agrandir leur territoire au mépris du droit international.
Bref, nous avons peu appris de la Covid 19. Nous sommes sortis du confinement bien que la pandémie ne soit pas terminée, mais… Soit nous le réinventons sans le nommer, en lui donnant un nouveau visage ! Soit nous nous en libérons avec fracas pour le malheur de nos contemporains les plus pauvres !
Dans l’évangile du dimanche 23 mars, le propriétaire d’une vigne se plaint que son figuier n’ait rien produit. Faut-il mettre du fumier autour ? Faut-il le couper ?
P. Michel Quesnel
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