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Édito du Dimanche 5 Janvier

 Bonne année !

 

« Bonne année ! » Il a suffi d’un réveillon pour que le temps bascule et que les vœux s’échangent. Mais pourquoi un jour avant, un jour après, faudrait il soudainement tout reconsidérer selon une perspective nouvelle ? Pourquoi, dans cet instant de passage, sommes nous pris d’une excitation enfantine ? Peut-être plongeons nous collectivement, l’espace de quelques instants, dans l’univers enchanteur des contes de fées ?


   A l’inverse de Cendrillon pour qui les douze coups de minuit viennent sonner le dur retour à la réalité, le décompte des instants qui précèdent l’heure zéro nous fait miroiter l’espérance grisante que demain sera différent d’hier, plus lumineux, plus chaleureux, qu’une force nouvelle jaillira du temps neuf.


   Pourtant au réveil, malgré nos vœux presque enfantins, dame réalité reprend ses droits, avec cruauté parfois. Car pour beaucoup la misère de Cendrillon est là, dévorante par l’énergie qu’il faut lui consacrer pour s’extirper de ses griffes. Et pas de bonne fée en vue pour transformer les guenilles en robe de princesse ou Mary Poppins pour plonger les enfants malheureux dans le merveilleux d’un univers enchanteur !


  Pour autant, faudrait-il renoncer à la fête ? N’avons-nous pas besoin de ces moments devenus « sacrés » dans nos sociétés pour espérer individuellement et collectivement des temps cléments ? Ce rite de passage ne permet-il pas de raviver l’espoir de jours meilleurs ? N’y a-t-il pas dans ce temps des vœux un moyen de reprendre force et pied vers demain ?


  Mais pourquoi faut-il un changement de chiffre pour cela ? N’est-ce pas plutôt dans la continuité de chaque jour qui passe qu’il nous faut puiser de nouveau les forces d’espérer vers demain ? Les récits bibliques nous l’enseignent, en commençant avec le long chemin d’Abraham ou les 40 années de marche du peuple au désert : l’espérance n’est pas d’un jour. Elle se vit dans le pas à pas de chaque instant qui passe et qui s’associe au précédent comme à celui qui suit, c’est-à-dire dans la persévérance. Et c’est bien cette persévérance de l’espérance qui parvient parfois à ouvrir des chemins inédits. Loin des vœux et du rêve illusoire des contes de fées, elle suscite et relie les forces de bonne volonté pour faire basculer, non pas le temps, mais le destin de manière aussi infime soit-elle, dans les regards qui choisissent la bienveillance et inscrivent chaque jour la solidarité au registre des actes de vie.


   Ainsi ce n’est pas en ce passage d’année mais bien tous les jours qu’il nous faut avec persévérance choisir l’espérance. C’est pourquoi, sans renier cette fête populaire du passage d’une année sur l’autre, je vous souhaite d’entrer dans cette nouvelle année par la porte sainte de « l’espérance qui ne déçoit pas ». N’ayons pas peur de la franchir, de la

pousser avec un cœur rempli de confiance en Celui qui nous invite à prendre soin de la vie qui nous est confiée aujourd’hui, la nôtre, celle de nos proches, celles de ceux que nous rencontrons, à veiller les uns sur les autres avec ce regard de bienveillance que chantent les anges à Noël !


   Bonne et sainte année à vous !


    P.ROLLIN+

    Recteur St Bonaventure/chapelle HDieu

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