"Mais qui donc es-tu pour moi ?"
À Pilate qui lui demande: « Es tu le roi des Juifs? », Jésus répond: « C’est toi qui le dis »
Étrange réponse un peu déroutante qui est pourtant compréhensible si on se remémore le contexte de l’époque , le titre « Roi des juifs » est utilisé aussi bien par ses partisans que par ses adversaires. Les premiers l’identifient au Messie, à l’envoyé de Dieu, celui qui va chasser les Romains et chacun espère bien avoir une bonne place quand Jésus aura pris le pouvoir. Ses adversaires le voient aussi de cette façon mais ils le considèrent comme un dangereux agitateur politique et religieux, ce sont eux qui l’ont conduit vers Pilate pour être jugé. Or, Jésus n’a jamais revendiqué pour lui-même une quelconque royauté. Cette réponse lui permet de ne pas s’identifier comme un homme de pouvoir.
En revanche, Jésus affirme: « Ma royauté n’est pas de ce monde ». Il crée ainsi une distance entre le pouvoir des hommes et le pouvoir de Dieu. Jésus n’est le roi de personne, pas plus des Juifs que des autres hommes. Les rois ont des sujets qui doivent obéir, pour Jésus il ne s’agit pas d’appartenir à un roi, il faut appartenir à la vérité. La vérité, ce n’est pas qu’une idée, ce sont des actes qui remplissent les pages de l’Évangile.
Aujourd’hui encore, Jésus n’impose rien, à chacun de nous de comprendre le témoignage qu’il nous livre, Jésus mort sur la croix pour nous, ressuscité et élevé dans la gloire. Qui est il vraiment pour nous ? Un personnage qui a marqué l’histoire, un ami un peu lointain, un confident de tous les jours, le fils de Dieu qui nous a montré le chemin ?
Raphaël Buyse dans « Autrement Dieu » écrit:
« Je crois intimement que toute existence est traversée par le Souffle du Ciel. Et qu’il s’agit de s’y exposer. La vocation humaine s’inscrit dans cette harmonie là. Pour savoir ce qu’est un cœur bon, il faut regarder Jésus. Lui seul sait, lui seul l’apprend, lui seul le donne. C’est grâce à lui que nous apprenons de quel amour nous pouvons aimer Dieu, que nous connaissons de quel amour Dieu aime les hommes ».
Il s’agit sans doute chaque jour là où nous sommes de vivre cette manière d’aimer que Dieu a déposée dans nos cœurs avec la foi de notre baptême.
Alors ayant oeuvré sur terre du mieux possible, quand le moment sera venu, Dieu nous accueillera
en sa maison, comme Jésus nous l’a promis.
Françoise Zehnacker
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